"La danse des fées" détail de "Oberon, Titania and Puck with Fairies Dancing" (1785) par William Blake (1757-1827), tableau exposé à la Tate Gallery, Londres.
 
	Shakespeare a eu une grande influence sur Blake. Son dessin se calque sur le texte de "A Midsummer night’s Dream": 
 
	Hand in hand, with fairy grace, 
	Will we sing, and bless this place.
	(A Midsummer-Night’s Dream , Act V. Scene II.)
 
	(source: Web Gallery of Art)
	
	
	Voici le texte complet de cette ancienne ballade occitane du Moyen-Âge et un essai de traduction:
	
		
A l'entrada del temps clar, eya, 
Per jòia recomençar, eya, 
E per jelós irritar, eya, 
Vòl la regina mostrar 
Qu'el' es si amorosa. 
A la vi', a la via, jelós, 
Laissatz nos, laissatz nos 
Balar entre nos, entre nos.
 
El' a fait pertot mandar, eya, 
Non sia jusqu'a la mar, eya,
Piucela ni bachalar, eya, 
Que tuit non vengan dançar 
En la dansa joiosa. 
 
A la vi', a la via, jelós, 
Laissatz nos, laissatz nos 
Balar entre nos, entre nos.
 
Lo reis i ven d'autra part, eya, 
Per la dança destorbar, eya, 
Que el es en cremetar, eya, 
Que òm no li vòlh' emblar 
La regin' avrilhosa.
 
A la vi', a la via, jelós, 
Laissatz nos, laissatz nos 
Balar entre nos, entre nos.
 
Mais per nïent lo vòl far, eya, 
Qu'ela n'a sonh de vielhart, eya, 
Mais d'un leugièr bachalar, eya, 
Qui ben sapcha solaçar 
La dòmna saborosa.
 
A la vi', a la via, jelós, 
Laissatz nos, laissatz nos 
Balar entre nos, entre nos.
 
Qui donc la vezés dançar, eya, 
E son gent còrs deportar, eya, 
Ben pògra dir de vertat, eya, 
Qu'el mont non aja sa par 
La regina joiosa.
 
A la vi', a la via, jelós, 
Laissatz nos, laissatz nos 
Balar entre nos, entre nos.
 
( Ballade anonyme occitane XII ème s. )
		
		
		
		
Aux tout premiers jours du printemps, 
pour que la Joie se renouvelle, 
et pour qu'enrage le jaloux, 
la reine veut à tous montrer
comme est grand son désir d'amour... 
Au large! Au large! le jaloux. 
Laissez, laissez, laissez-nous donc,
Laissez-nous danser entre nous.
 
Elle a fait proclamer partout 
que la jeunesse du pays
doit sans tarder venir ici
pour vite entrer en cette danse
en cette très joyeuse danse.
 
Au large! Au large! le jaloux. 
Laissez, laissez, laissez-nous donc,
Laissez-nous danser entre nous.
 
Alors le roi y vient aussi,
pour tenter de gâcher la fête, 
car ce qu'il craint par-dessus tout 
c'est bien qu'on cherche à conquérir
sa belle reine printanière.
 
Au large! Au large! le jaloux. 
Laissez, laissez, laissez-nous donc,
Laissez-nous danser entre nous.
 
Mais il agit en pure perte 
elle n'a que faire du vieillard
seul lui importe un damoiseau
qui a déjà su enchanter
cette si délicieuse dame ...
 
Au large! Au large! le jaloux. 
Laissez, laissez, laissez-nous donc,
Laissez-nous danser entre nous.
 
Qui la verrait ainsi danser,
mouvoir son corps gracieusement,
pourrait bien dire en vérité 
qu'elle n'a d'égale au monde entier
notre si entraînante reine.
 
Au large! Au large! le jaloux. 
Laissez, laissez, laissez-nous donc,
Laissez-nous danser entre nous.
 
( Trahison française de D. Eissart )
		
		
		 
 
	
	
	
	Naissance. Renaissance. Hymne à la joie des premières fois. Joie naïve et primitive de l'éternel retour de la vie...
 
	Quelques mots sur Anna Perenna (déesse latine qui personnifie l'année dans son écoulement et son retour perpétuel).:
 
	"Aux Ides on célèbre la fête joyeuse d'Anna Perenna, non loin de tes rives, ô Tibre voyageur. La foule accourt et se disperse çà et là; chacun boit à loisir, couché près de sa compagne, 
	sur l'herbe verdoyante. Les uns sont en plein air, un petit nombre dresse des tentes; d'autres, avec des branches d'arbres, se font une cabane de feuillage, ou alignent une rangée de pieux 
	en guise de colonnes de marbre, et y suspendent leurs vêtements.
 
 
	Cependant le soleil et le vin les échauffent peu à peu; chacun compte les coupes qu'il a vidées, en demandant que ce nombre soit celui des années qui lui restent encore, et c'est à qui en videra le plus. 
	Il y a là tel Romain qui a l'âge de Nestor, telle Romaine qui s'est assuré d'avance la vieillesse d'une sibylle. On se met à répéter les chansons apprises aux théâtres, et le facile abandon du geste ajoute 
	à l'expression de paroles; puis on quitte la coupe épuisée pour se livrer à des danses sans art, et la jeune beauté en habit de fête a dénoué, dans ses transports folâtres, la bandelette qui retenait 
	ses cheveux.
 
	Au retour il en est plus d'un qui chancelle, et amuse les passants; la foule regarde en souriant et dit que l'ivresse est le bonheur."
 
	OVIDE, Fastes (III, 523-540) Traduction Nisard-1857 sur le site de la Biblioteca Classica Selecta
	 
	
	D.E.